dimanche 29 mai 2011

Indian Pacifique, the train experience

Et voilà c’est reparti ! Je vous écris en ce moment même de mon petit lit superposé (celui du haut, comme toujours lorsque l’on est la dernière arrivée dans la chambre) d’une chambre de 8 filles.

J’ai effectivement réussi à rentrer mes 37kg de trucs et autres dans 3 sacs : mon énorme backpack (17kg au compteur), la housse de ma planche (10kg, avec la planche + draps + serviettes…), et une valise a roulette d’une dizaine de kg. Dire que je suis partie avec 15kg pile poil… Comment en suis-je arrivée là ? Heureusement mes adorables colocs m’ont emmené à la gare avec leur voiture. Quant, au moment de retirer mon billet au guichet,… OUPS ! J’ai oublié une petite chose de quelques grammes mais d’une importance non négligeable : mon portefeuille. Alors, mon adorable coloc est retourné le chercher. Et parce qu’ils sont vraiment adorables, ils m’ont même offert des chocolats (des grenouilles parce que frog = french) pour me faire des amis dans le train.

Ces 40h de train ce sont finalement très bien passées. Avant le départ, un agent nous fait un petit speach sympa (plus que ceux des hôtesse de l’air), puis il vient récupérer les billet. En passant, il m’a chuchoté : « Si vous voulez, après le départ, on essaiera de vous changer de place car vous n’avez une très bonne fenêtre … ». Du coup, quelques minutes plus tard, je me suis retrouver dans la 2ème voiture, bien moins remplie avec une fenêtre parfaite et 2 sièges pour moi toute seule. Et deux sièges, ça fait beaucoup d’espace mine de rien. On peut facilement allonger ses jambes, incliner son siège… C’est (relativement) comfortable !

Après une première nuit correcte, une voie nous réveille à 7h « good morning everyone, … » Oui car le long du trajet, nous avons le droit à quelques commentaires touristiques sur les endroits que nous traversons. Nous sommes donc entré dans les Nullarbor plains : des plaines, plates donc, qui s’étendent sur des centaines (voire milliers) de kilomètres. Dessus il n’y a pas d’arbres, seuls quelques petits buissons bleutés. Il parait qu’avant, tout ça était recouvert par l’océan… (Vous avez vu comme on en apprend des choses en lisant mon blog ;p)

J’avais prévu toute une réserve de nourriture équilibrée : crakers, barre de céréales, café soluble, sachets de thé, soupes déshydratées, noodles… Ainsi, les vendeurs de la voiture restaurant me connaissent sûrement comme « la fille qui achète une tasse d’eau bouillante toutes les 2 heures ». Le midi, alors que je préparais méticuleusement un bol de noodles, je tourne la tête vers la fenêtre, et là, à une dizaine de mètres : des CHAMEAUX ! Vous saviez qu’il y avait des chameaux en Australie, vous ? Plus tard quelques kangourous nous ont également regardé passer.

Les seuls « villages » dans ces plaines se trouvent le long de la voie ferrée. Certains sont complètement abandonnés. Nous avons fait un arrêt à Cook. Cette ville abrite… 2 personnes, et un chien : le couple qui tient le magasin de souvenir. C’est alors que 200 personnes enfermés depuis 20h et avides d’espace débarquent dans cet endroit au milieu de nulle part et marchent vers… rien. Un terrain de basket en ruine, des carcasses de voiture, un hôpital et une école désaffectée.

On peut voir plusieurs type de personne dans le train : les solitaires, qui lisent (beaucoup) et dorment (encore plus), les groupes, qui gloussent et grignotent à longueur de temps, les couples de personnes âgées, qui… ne font rien, et ceux qui aimerait vraiment prononcer un autre mot humain que « one cup of hot water, please » pendant ces 40h. Ceux là trainent dans le wagon restaurant, un verre d’eau à la main, recherchent un contact visuel, un sourire de compréhension et engagent éventuellement une discussion avec de parfaits inconnus.

Nous sommes arrivés à Perth le samedi matin à 9h15 heure locale, ciel dégagé et 24°.

(PS : le décalage horaire avec la France est maintenant de +6h)

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